12/05/2020 | Check-up médical, Médecine Générale et Familiale, Médecine préventive
Se sentir à plat, comme une pile qui ne se rechargerait plus, ressentir une grande fatigue persistante tant physique que psychique… Tel est le vécu au quotidien de ceux qui sont atteints du syndrome de fatigue chronique. C'est une une affection qui a changé de nom outre-Atlantique en février 2015. Elle répond au syndrome systémique de l’intolérance à l’effort (SEID pour Systemic Exertion Intolerance Disease). Un changement sémantique qui a séduit le Pr Jean-Dominique de Korwin, président du conseil scientifique de l'association française du syndrome de fatigue chronique. Ce travail américain a le mérite de revenir au patient en mettant au centre des symptômes plus précis que la fatigue, une entité un peu “fourre-tout”. Il s’axe sur des symptômes très particuliers, comme le malaise survenant après un effort ou dans les trois minutes suivant la mise en position debout".
Souvent perçus comme des malades imaginaires qui finissent chez le psychiatre avec une ordonnance d’antidépresseurs. Pourtant rappelons que ceux qui disent souffrir de cette affection cumulent plusieurs handicaps :
"Les malades décrivent souvent que tout se déroulait normalement dans leur vie. Cépendant, souvent dans les jours qui suivent un épisode infectieux, ils sont soudain incapables de fonctionner comme avant", précise le spécialiste. Mis K.-O. Sans combat en quelque sorte. Pour prolonger le travail des Américains, le Pr de Korwin et son conseil scientifique ont maintenant deux objectifs. Il faut mieux identifier les "vrais" malades, les plus sévères, pour leur proposer une prise en charge adaptée. Ainsi, le spécialiste travaille d’une part à la mise au point d’un questionnaire. Il sera bientôt adressé aux 700 patients français de l’association. Également, d’autre part, à l’élaboration d’un cadre de prise en charge reposant sur l’éducation thérapeutique. C'est une approche qui consiste à informer le patient pour le rendre expert de sa maladie et actif.
"Nous estimons que 150.000 Français sont concernés, avec parfois un retentissement lourd sur la vie professionnelle, sociale et familiale pour les plus jeunes d’entre eux", note Françoise Bécavin, présidente de l’AFSFC, ex-malade aujourd’hui guérie ! "La santé d’environ la moitié des patients s’améliore dans les cinq ans mais pour les autres, c’est encore l’échec, note le Pr de Korwin. L’approche “reposez vous et économisez-vous” ne marche pas vraiment. Mieux vaut promouvoir l’éducation thérapeutique et, au quotidien, la pratique d’efforts gradués pour progresser et surtout sortir de la sinistrose qui les guette." Aujourd’hui, en France, en l’absence de centre de référence, seuls quelques spécialistes s’intéressent à l’ex-SFC, peut-être futur SSIE (syndrome systémique d’intolérance à l’effort). Soit six consultations pour l’ensemble de l’Hexagone.
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