18/04/2020 | Check-up médical
Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer pourrait être basé sur un simple test sanguin. Cela pourrait permettre d'identifier la présence de protéines neuronales. Celles-ci sont responsables de la plupart des fonctions caractéristiques de la cellule nerveuse. Pourtant il est difficile de trouver un traitement efficace contre cette maladie. L'une des raison est que les traitements débutent trop tard par rapport à l'apparition de la pathologie. Voila ce qu'a voulu démontrer Mathias Jucker, chercheur au Centre Allemand pour les Maladies Neurodégénératives.
Son groupe de recherche, en collaboration avec l’Université médicale de Washington, propose une nouvelle méthode. Grâce à un test sanguin, il serait possible de diagnostiquer la maladie plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes cognitifs.
Le principe sur lequel reposent les chercheurs est assez simple. La maladie d'Alzheimer, comme toutes les maladies neurodégénératives, est caractérisée par la mort de neurones. Les restes de ces cellules neuronales vont dans le sang ou ils sont rapidement dégradés. Parmi ces restes il y a une protéine, appelée neurofilament. Cette protéine est très résistante et reste en circulation dans le sang sans être détruite.
Les chercheurs se sont demandé si une augmentation de neurofilaments pouvait être identifiée dans le sang des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Dans ce cas, savoir combien de temps avant l'apparition des premiers symptômes. En effet, la mort neuronale survient environ 15 ans avant le début du déclin cognitif.
Pour mener cette étude, les chercheurs ont analysé la quantité de neurofilaments dans le sang de 243 personnes. Ces individus sont porteuses de variations génétiques responsables de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce. Il s’agit de personnes qui vont probablement développer une forme rare d’Alzheimer héréditaire et précoce. La quantité de neurofilament a été comparée au taux de protéines dans le sang de personnes non porteuses des mutations.
La quantité de protéines augmente chez les sujets porteurs de mutations. La différence par rapport aux personnes ne présentant pas la mutation est détectable 16 ans avant le début des premiers symptômes.
Chez les sujets porteurs de mutations, la quantité de protéines augmente avec l'apparition des symptômes. Elle est associée à des modifications de l'anatomie du cerveau. En effet, un taux élevé de protéines correspond à l’amincissement de certaines régions du cortex cérébral. Il est le siège des fonctions neurologiques les plus avancées, comme le langage, la mémoire, la conscience...
Le neurofilament neuronal pourrait donc être utilisé comme marqueur biologique de la maladie d’Alzheimer précoce. Il sera probablement sporadique et pas héréditaire. Cela signifie que cette maladie n'affecte que quelques personnes isolément. C'est la forme la plus commune d’Alzheimer. Il y a également d’autres pathologies, telles que la maladie de Huntington ou la sclérose en plaques.
Il existe un test pour détecter la présence de protéines dans le sang. Ce test pourrait faire partie d'un dépistage dans la clinique neurologique. Ce sont d'après les recherches menées par Brian Gordon, l'un des auteurs de l'étude.
En effet, un kit pour détecter la présence de neurofilament est déjà disponible. Pourtant il n’a pas reçu l'approbation de la FDA. C'est pourquoi des recherches supplémentaires sont nécessaires. Il faut déterminer à partir de quelle dose le neurofilament est un signe de la maladie.
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